La sexualité, ce n’est pas que la pénétration
Selon un sondage IFOP*,1 femme sur 2 souhaite donner plus de place à d’autres gestes que la pénétration, preuve que l’envie d’expérimenter une sexualité autrement est très présente.
Comment réinventer sa relation au plaisir ? Vers quelles pratiques se tourner pour atteindre le 7ème ciel ? Et la pénétration dans tout ça, va-t-elle céder sa sacro-sainte place aux caresses, aux jeux de langues et aux effleurements audacieux ?
On doit bien se l’avouer quand on pense sexualité, on pense pénétration. Pourtant il existe une infinie nuances de pratiques qui pimentent nos étreintes loin de ce classique « va-et-vient. »
Comment accéder au saint-graal orgasmique sans que la pénétration n’entre en jeu ? On vous dévoile comment faire l’amour en « sexplorant » autrement.
Au royaume de la sexualité, la pénétration est reine
Qu’il est difficile de s’émanciper de l’idée selon laquelle sans pénétration, il n’y a pas de rapport sexuel.
Souvenez-vous du « Monica Gate » où le Président des Etats-Unis Bill Clinton martelait n’avoir eu aucune relation sexuelle avec Monica Lewinsky puisque celle-ci ne lui avait fait qu’une fellation. Je vous imagine bien vous écrier : « Ah si ce n’était qu’une simple fellation, peut-être n’avait-il pas tort ? »
Justement non et c’est bien là le problème.
C’est ainsi que l’on attribue le pouvoir à la pénétration, perçue comme la finalité à tout acte sexuel.
Et si on reprenait le fil de l’histoire pour tenter de comprendre et d’analyser le règne de la pénétration.
Une affaire masculine
Selon une étude IFOP**réalisée en 2019, 56% des hommes (et jusqu’à 64% des moins de 30 ans) estiment qu’un « rapport sexuel doit impliquer une pénétration pour être pleinement satisfaisant. » Mais est-ce vraiment le cas ?
En effet, la pénétration est jugée indispensable pour assouvir le feu de ses désirs brûlants, seul moyen pour certains d’atteindre l’orgasme.
La procréation enfant de la pénétration
Sublimée par la société pour sa fonction de procréation, la pénétration jouit d’un statut privilégié, celui de pouvoir donner la vie.
Ce dernier point habille la pénétration d’une dimension sacrée : rendre l’abstrait concret.
Et les préliminaires dans tout ça ?
Les jeunes qui ont plus accès à la pornographie tendent à compartimenter le sexe. Tiens donc ? D’un côté les préliminaires et de l’autre la pénétration vaginale ou anale.
Mais si au lieu d’opposer préliminaires et pénétration on les considérait comme des pratiques bien distinctes menant toutes deux à l’extase.
Exit la pénétration, redéfinir la sexualité
Les préliminaires sont les chers et tendres amis de la pénétration puisqu’ils participent à faire grimper notre libido mais aussi à la lubrification du vagin.
Mais la pénétration est-elle nécessaire pour prendre du plaisir ? Les préliminaires ne sont-ils pas également un accès vers la jouissance ?
Changer son regard sur la pénétration et la sexualité
On peut très bien faire l’amour en se caressant, en se léchant ou en s’aventurant à la rencontre de nos zones érogènes.
Pourquoi ne pas redéfinir le préliminaire comme un véritable rapport sexuel au lieu de le considérer comme un simple préambule ?
Etre à l’écoute de soi et de ses désirs
Quand on découvre le pouvoir d’une sexualité avec pénétration optionnelle, il est primordial de se tourner vers soi : « Qu’est-ce que je veux ? De quoi ai-je besoin ? Qu’est-ce qui m’excite réellement ? »
C’est ainsi que l’on va pouvoir alimenter son feu intérieur.
Sexualité : l’un dans l’autre, on se fait du bien
Sans pénétration, il est tout à fait possible de fusionner mais seulement en sortant des vieux schémas traditionnels.
Ce n’est pas tant les positions auxquelles donnent accès la pénétration qui enrichissent notre sexualité mais bien l’apprentissage que l’on en fait. Sonder son.sa partenaire, être à l’écoute de ses besoins et désirs permettent de garder ses sens en éveil.
Comment réinventer sa relation au plaisir ?
Le plaisir chacun en a sa définition et pourtant il y a des petits jeux qui pimentent une relation et laisse rarement indemne.
On se masturbe ensemble ?
Pour s’exciter mutuellement, on peut se caresser en touchant chacun son propre corps.
Côte à côte, on se regarde et on se masturbe en même temps à l’aide de sa main ou de ses doigts.
L’essentiel est d’être à l’aise dans son corps et de se connecter ensemble.
C’est un excellent moyen d’atteindre l’orgasme en duo et de mieux connaître ce qui fait vibrer l’autre.
Le tantrisme, la pénétration de l’âme
Le tantrisme est une démarche complexe où le désir est injecté à la spiritualité grâce à des rituels et des exercices de yoga tantrique.
Loin des carcans moraux, le défi est d’entrer en union avec l’énergie du Shakti, la puissance féminine et avec Shiva, l’énergie masculine. En tailleur et à l’écoute de sa respiration, on accède à une énergie suprême et sexuelle qui fait vaciller le corps et l’âme.
Cultiver son imaginaire
L’imagination est l’ingrédient principal d’une sexualité épanouie. Cet outil puissant permet de rendre sa sexualité plus excitante, plus fertile et plus proche de ses fantasmes.
Lire aussi l’article : Réaliser ses fantasmes, bonne ou mauvaise idée ?
Ensemble ou à distance, on pourra se surprendre avec des scénarios piquants, des jeux de rôles et des mots osés pour grimper au rideau.
On s’enlace, on se caresse, on s’embrasse. Ce qui prime ? Le plaisir et non le résultat.
La sexualité sans pénétration est une merveilleuse façon de donner et de recevoir du plaisir. En apprenant à mieux cerner ses désirs, la jouissance est également au rendez-vous et promet délices et exploration en tout genre.
Venez explorer votre sexualité différemment avec NousLib.
Eva
Sources :
*Où en est la vie sexuelle des femmes en 2019 – « Étude Ifop pour ELLE réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 28 au 29 janvier 2019 auprès d’un échantillon de 1 007 femmes, représentatif de la population féminine âgée de 18 ans et plus résidant en France métropolitaine. »
**Les hommes et les problèmes d’érection : le grand tabou ? – « Étude Ifop pour Charles.co réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 19 au 24 avril 2019 auprès d’un échantillon de 1957 personnes, de la population française masculine âgée de 18 ans et plus résidant en France métropolitaine. »
Photo : pexels
Article mis à jour le, 20/05/23