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Comment votre sexualité vous définit

Sal*pe, mal baisée, enc*lé, conn***, … Avez-vous remarqué que nos insultes favorites sont souvent connotées sexuellement ? Comme si la sexualité de chacun.e servait de base de jugement moral. Comme si elle faisait de nous ce que nous sommes. D’où cette question : quel est le poids de notre sexualité sur notre vie  et en quoi détermine-t-elle notre rapport aux autres ?

La sexualité : siège de nos instincts primaires

On associe souvent sexualité et animalité : pour expliquer/excuser le comportement de certains hommes qui ne « pourraient contrôler leurs instincts », pour décrire un rapport sexuel intense et satisfaisant (le fameux « c’était bestial ! »), pour décrier un comportement jugé inadmissible (« on dirait une chienne en chaleur »), etc.

Tonton Freud vous en dirait plus long encore sur le sujet. Mais en gros, nous sommes déterminés par nos pulsions sexuelles et nos névroses. Là où ça devient intéressant, c’est une fois que l’on a compris que notre animal érotique est sans cesse présent à notre esprit, en train de nous murmurer de scabreux scénarios fourmillant de fantasmes inavouables, désirs profonds et autres pulsions torrides. Ah et bien sûr, ledit animal érotique n’a que faire de l’endroit où vous vous trouvez, ni des règles sociales qui le régisse.

Aussi sommes-nous toujours en lutte pour maîtriser cet importun, qui, à défaut de s’embarrasser de règles sociales, nous embarrassent bien à nous ! (Vous savez, la fameuse érection tout à fait inappropriée quand cette jolie femme vous est accidentellement rentrée dedans dans le bus l’autre jour…) Du coup, notre cerveau devient le siège d’une lutte incessante entre nos envies les plus bestiales (sauter sur la jeune femme, lever sa jupe et la prendre sauvagement), les aspirations de notre être social (apprendre à connaître cette personne, être désiré par elle, partir ensemble en week-end) et les règles de la vie en société (on ne viole pas). Or cette lutte de pouvoirs a des répercussions colossales sur notre caractère et notre rapport aux autres.

La maîtrise de notre animal sexuel, un enjeu social

Il existe de nombreux cas de scénarios possibles, aussi ce qui suit ne peut-il être qu’une simplification plus que grossière. Néanmoins dans les grandes lignes, on retiendra que la façon dont nous gérons notre animalité influence grandement notre personnalité. Parfois pour le mieux, parfois pour le pire. Mais bonne nouvelle, bien que le changement ne soit jamais chose aisée, il reste cependant possible. Ce n’est pas parce que vous n’avez pas encore réussi à prendre le contrôle que vous n’y arriverez jamais (sinon, tous les ados du monde n’auraient plus qu’à se noyer dans leur pot de Fluff). Au contraire, ce rapport de force entre vous et votre animalité ne cesse d’évoluer tout au long de votre vie.

En voici quelques exemples – non exhaustifs.

·         L’animal hors de contrôle

Vous ne maîtrisez rien de rien, le moindre déclencheur érotique et c’est la fête de l’hormone dans votre culotte / slip ce qui est parfaitement inacceptable pour l’être sociable que vous êtes. Vous faites tout votre possible pour museler votre animal sexuel dont vous avez honte. En résulte un comportement de timidité extrême voire de renfermement. Cela affecte grandement votre confiance en vous et cela se ressent dans votre rapport aux autres. Vous vous retrouvez souvent en position de soumission.
>>> C’est le profil type de l’adolescent.e, surtout quand il/elle n’a pas encore eu de rapports érotiques et se sent en retard sur ses camarades sexualisés. 

·         L’animal frustré

Vous avez réussi à dompter la bête mais pas son appétit qui ne fait que grandir de jour en jour. Le problème de ce régime strict c’est qu’il donne parfois lieu à quelques débordements que vous essayez de canaliser en leur donnant une autre direction : vous pratiquez beaucoup de sport pour évacuer ce trop-plein d’énergie, vous vous lancez à corps perdu dans des projets pro ou perso, etc. Mais peu à peu cette frustration impacte votre personnalité : hyperactif.ve, contrôlant.e, intransigeant.e, vous pouvez même aller jusqu’à être parfois agressif.ve. Vous compensez votre manque de confiance par une certaine hargne afin de remporter le rapport de soumission / domination.
>>> C’est profil type du célibataire involontaire qui se sent frustré par la gente féminine et qui a peur de ses pulsions qu’il n’assume pas.

·         L’animal ignoré

Pour des raisons qui ne regardent que vous, vous avez décidé (ou avez été obligé.e) de délaisser votre animal sexuel. Il n’a même pas eu besoin d’être muselé, il s’est tout simplement tu. Vos relations aux autres sont désormais exemptes ou presque de tout rapport de séduction. Cela peut avoir deux impacts différents : soit vous êtes dans l’acceptation de la chose et le vivez sereinement. Vous construisez alors vos relations sur des bases de plaisirs différents tels que la transmission, le partage, etc.
Vous pouvez également avoir l’impression qu’une part de vous s’est éteinte. Cela affecte l’image que vous avez de vous-même et même à certains moments, votre confiance en vous. Cela peut même jouer sur votre moral, voire conduire à une certaine forme d’état dépressif. Vous adoptez des comportements de compensation et parfois même d’auto-apitoiement, conduisant à un cercle vicieux basé sur un sentiment d’échec. Votre rapport aux autres n’est pas serein : vous avez besoin de leur prouver votre valeur, d’obtenir une certaine forme de reconnaissance.
>>> C’est le profil type de la personne qui a rencontré quelques soucis de parcours et qui les a plus ou moins bien acceptés. Le processus de guérison peut être de durée très variable.

·         L’animal (trop) libéré

Vous lui cédez tout ou presque à tel point qu’il a pris le pas sur vos décisions. D’un homme, on dira qu’il est guidé par sa braguette, d’une femme qu’elle a le feu au derrière. Par moment, vous donnez l’impression que rien ne compte plus que de gagner le rapport de soumission/ domination et que celui-ci se passe dans la chambre à coucher (ou dans la voiture, les toilettes d’un bar, …) Comme si votre sexualité était une forme de bataille que vous deviez remporter coûte que coûte, une sorte de garantie de votre valeur, de votre capacité de séduction, de vos performances physiques. De l’issue de cette bataille, dépend votre caractère : incertitude et quête assoiffée de reconnaissance façon cenosillicaphobie (si ce n’est que le verre est remplacé par le sexe) ou au contraire, sentiment de toute puissance et arrogance exagérée.
>>> C’est le profil type du serial loveur ou de la menthe religieuse, qui ont une consommation sexuelle compulsive plus que réellement qualitative et dont l’égo est intrinsèquement lié aux performances sexuelles.

·         L’animal accepté

Vous avez arrêté de lutter contre lui et avez trouvé un compromis entre les pulsions qu’il vous inspire et les règles sociales que vous lui imposez. En acceptant vos fantasmes les plus délirants, en étant en accord avec eux plutôt qu’en les cachant au fond de vous, vous avez réussi à trouver une certaine paix intérieure. De là, vous avez accepté l’idée d’en réaliser certains. Peut-être même êtes-vous déjà passés à l’acte ?
Cette acceptation de votre animalité est source d’un épanouissement sexuel qui est encore renforcé quand vous avez en plus la possibilité de vivre et partager ses envies à deux (ou plus). Et cet épanouissement sexuel est lui-même source de confiance en vous. Votre rapport aux autres est apaisé car vous n’avez rien à prouver à qui que ce soit.
>>> C’est le profil type des libertins qui assument leur part d’animalité et donnent vie à leurs fantasmes dans le respect de leurs partenaires. Mais pas que. Se retrouveront dans ce portait tous ceux qui ont atteint une forme d’épanouissement sexuel.

Encore une fois, ces quelques exemples sont clichés et loin d’être exhaustifs. Vous ne retrouvez pas dans cette liste ?

Si vous étiez libertin sans le savoir ?

Photo : pexels

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